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Après 4 ans de travail, un livre audio de 5h contenant des contes et un roman et écrit par Philippe Bost est en préparation pour  2024. iIllustré d’aquarelles colorées par mes amies Axelle Hallé (illustratrice et artiste peintre) et Jérémie Bonamant carnettiste, musicien dans Kaz Kan Zie, Plume...

Un objet soigné qui a une âme... une sorte de miracle !

illustration de Jérémie Bonamant

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Photo mon bureau à ciel ouvert lors d'une de mes nombreuses résidences au collectif "La Mélangeuse" MERCI les copains mélangé.e.s

 

Voila sur cette page ou en fichier PDF à télécharger, "LA VACHE ET LA FOURMI" une histoire drôle et vache qui fourmille de tendresse ! Une histoire bonus de 25 pages qui ne sera pas sur mon livre.

 

 


 

Chapitre 1 « Jacques enfant »

 

Nous sommes dimanche et la chaleur de juin ressemble à ces canicules auxquelles nous devons de plus en plus nous attendre, en ces temps modernes de réchauffement climatique.
 À St-Jean-du-Gard, la piscine municipale ré-ouvre ses portes après une fermeture pour travaux, elle fuyait.
 Certains préféreront « les gardons », ces multiples rivières pour se rafraîchir et d'autres l'ombre d'un parasol agrémenté de l'odeur des tilleuls en fleurs, à cette époque.

 Ce dimanche, il y a un zoo qui attend une foule importante. Une famille, « les Gonthier », est arrivée dès l'ouverture, pour ne pas rater une miette des divers attractions proposées.

 Insolite et rare : « La citadelle aux fourmis ! », une gigantesque colonie de fourmis rouges et de fourmis noires, défilant dans des milliers de galeries visibles au travers d'une vitre.
 Jacques Gonthier, le plus jeune des enfants de cette famille est pétrifié face à cet amas en mouvement.

 

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La vie ; les fourmis, quelques jours auparavant il les écrasait sous ses pieds avec ses camarades de classe, sous l'œil des surveillants qui les laissaient accomplir leurs sombres jeux.

 Voir ainsi ces petites bêtes s'occuper de leur foyer, comme il pourrait lui-même le faire quand il suit sa mère au supermarché, l’effraie. Jacques reste muet à cet instant-même où il réalise qu'il n'est pas le seul à vivre sur terre et qu'il n'a pas de droit tout-puissant. 


 

Chapitre 2 : « Jacques adulte »

 

Jacques deviendra grand, même très grand, 1 mètre 91. Il a 25 ans et voilà deux ans qu'il a terminé ses études de vétérinaire et travaille à présent dans le Jura. Il intervient auprès des éleveurs de vaches laitières et est lui-même « fan de fromage ! ». Au fond de lui, il a toujours eu l'intuition que sa croissance continuerait éternellement grâce aux produits laitiers.
 Fils d'un patron pour qui « Avoir c’est pouvoir », Jacques est fier d'avoir pu rentabiliser au maximum son potentiel de croissance. Naïf, il remercie la propagande laitière qui a suivi la deuxième guerre mondiale et se dit en lui-même que sans tout cela, il ne mesurerait peut-être qu' 1 mètre 70 seulement..  … ….

Mais fini de rêver, café-café et au boulot ! Objectif : piquer aux antibiotiques sans trainer le reste de ce troupeau !  Jacques doit de plus en plus de comptes à son patron sur son rendement et son efficacité et comprend de moins en moins la vie de rêve du capitalisme que lui décrivait son père. Le temps passe vite mais non sans peine dans cette chaleur écrasante d'un lundi de travail au mois de juin. Il est tard, déjà 18 heures et Jacques est fatigué. Il décide de munir le couple d'éleveur de seringues et de sérum et les invite eux aussi à injecter la formule dans la cuisse, leur précisant qu'il leur fera payer moins cher. 



- « Où ça exactement ? » questionne le mari.


- « Oppff dans le haut de la cuisse » répond Jacques qui sait pourtant qu'une erreur de quelques centimètres pourrait entraîner, outre une inefficacité du produit, de graves lésions douloureuses à ces grandes dames. Jacques s'en veut et se dit au fond de lui qu'il changera de patron très bientôt pour ne plus risquer ainsi de faire de mal à ces bêtes qu'il aime tant.



 

Chapitre 3
 « La grève des vaches »

 

C'est la première année de retraite pour Jacques, il a 60 ans et habite à présent Villeurbanne, près de Lyon.
 Ses courses il les fait à pieds dans les rues piétonnes de la ville, remplies de petits commerçants, gages de bons produits. 

Pourtant ; quelque chose agace Jacques depuis quelques temps. Depuis un mois, des coupures d'électricité à répétition surviennent à 20h20 exactement, l'empêchant de suivre le cœur de l'actualité du moment et que l'on appelle « La grève des vaches ».
 En effet, pour des raisons encore mystérieuses les vaches ne donneraient plus de lait.


- « Et merde, ça a encore coupé ! Tiens, 20h20 j'en étais sûr ! » s’écrie Jacques en prenant sa femme à partie, qui ce soir, volontairement, ne battra pas son chrono à la vaisselle. 
Elle prendra son temps dans la cuisine et laissera « le Jacques » s’égosiller sur cette affaire de lait qui le touche particulièrement.
 Jacques angoisse et pense tout bas 
« Cette affaire de lait, ça ne me dit rien qui vaille ».


 

 

Chaque soir les coupures sont de plus en plus longues. Heureusement dans les journaux, on avait pu se tenir au courant de l'affaire des vaches. Mais les nouvelles n'étaient pas très convaincantes et certains éleveurs craquaient déjà.

- « On ne comprend pas, nos vaches ne donnent plus de lait ! Que font-elles ? Qu’attendent-elles de nous ? Elles voudraient pas qu'on les payent non plus ? Je vais en buter une moi ! On va voir si ça va pas les décoincer ! ».

- « Moi je pense que c'est la pollution de l'eau de pluie. J'ai peut-être eu des nuages venant de Fukushima ! Je vais analyser l'eau de ma source et me lancer dans un procès contre l'État. C'est l'État qui est responsable je suis ruiné ! ! ! ».

 

LA FRANCE ; pays du fromage sans fromage. En trois mois, rupture de stock dans les campagnes, plus aucun fromage de qualité ! Dans les villes, bon nombre de familles s'inquiètent face à des étalages vides de la précieuse matière grasse. Chaque matin, Jacques se bat pour arracher à la foule formant un essaim de prédateur, une des rares boîtes qui reste de Vache qui rit. À la caisse, tenant peut-être dans sa main sa dernière boîte de fromage, Jacques verse une larme sur l'emballage aux couleurs des drapeaux français et américains … ... La caissière attend qu'il pose ce dernier article sur le tapis roulant … … mais Jacques n'entend pas la voix de la caissière et n'entend pas non plus les gens sur les nerfs qui s'impatientent. Jacques fixe droit dans les yeux cette vache surnaturelle qui vient d'apparaître devant lui telle une vierge Marie à la peau rouge, au sourire maternel et aux petites cornes si sexy. À voix haute, comme s'il portait en lui le message de tout un peuple, il s'adresse à la vache Marie et lui dit : « Vache Marie, ayez pitié de nous, l'heure est grave, que va devenir la France sans fromage ? ».


 

Chapitre 4 « Jacques visionnaire »

 

La peur du manque et l'inconfort rencontré lors des pannes d'électricité qui durent à présent 10 heures, font augmenter la pression ambiante. Quotidiennement, à chaque coupure, les centrales nucléaires actives passent en quelques instants de 100 % de puissance à seulement 10 %. On appuie sur tous les boutons : RESET ! POWER UP !! GO GO GADGET !!! POPOPOPOP !!!! COME ON !!!!! Aucune touche ne répond. L'État, lâche, avait affirmé son contrôle de la situation, mais que nenni ! Rumeur confirmée : aucun contrôle sur une vache. Aucun contrôle sur les centrales nucléaires.

 Jacques ne dort plus que très peu et
 la nuit venue, il fait le même rêve. Il rêve qu'il est devant la plus grande centrale nucléaire du pays, dans le Rhône, pas si loin d’où il habite. Devant, il voit une fourmi qui tient dans sa gueule avec ses mandibules, une perle, une perle de lait. La fourmi marche droit vers la centrale passant entre les cailloux et sous les feuilles. Petite, elle passe le grillage de sécurité … et … si petite, elle se faufile à travers les minuscules fissures de ce château fort. Jacques est surpris du rêve qu'il est en train de faire mais c'est un rêve alors ...... 
Il voit que cette fourmi n'est pas la seule à pénétrer ainsi mais qu’elle sont en fait des millions portant chacune une perle, une perle de lait. Soudain, Jacques revoit des souvenirs flous du jour où il avait visité le zoo dans son enfance, mais les fourmis attirent à nouveau son attention en montant au sommet de la citerne nucléaire. Une à une elles y jettent leurs perles de lait provoquant une réaction moléculaire particulière. La centrale Toussse ! Gééémie ! Griinnnce ! Et tombe en panne nette ! 



 

Jacques se réveille brusquement et interrompt ce rêve. Près du lit le réveil annonce 6h22. Le soleil de juin est déjà à l'horizon. La tête encore dans les choux, Jacques part vers le café de la place pour se changer les idées, c'est mardi le jour du marché.


- « Bonjour un café s'il vous plaît ! ».


Le barman effectue son travail dans la lenteur et ne répond pas à Jacques qui répète poliment sa demande :

- « Bonjour un café s'il vous plaît ! »

- « Désolé monsieur, mais le courant n'est pas revenu depuis la coupure de cette nuit », lui répond le barman, lassé d'être réduit à garder les murs d'un établissement dans lequel il ne peut plus travailler.


Jacques acquiesce
.

… 


Il s'assoit cinq minutes, mais il lui faut marcher un peu, alors il fait ses courses plus tôt que d'habitude, ce qui lui fera gagner du temps à sa journée. Des légumes tordus et fripés, pleins de terre, les meilleurs ! Du poisson frais comme dans Astérix et Obélix. Des olives et puis DU PAIN, qu'il laisse au final au boulanger au moment de payer. A quoi servirait le pain sans…

 

9h40, des soulagements se font entendre sur la place de plus en plus fort.

- « Le courant est là à nouveau ! », s’écrie le barman à sa porte. Jacques se redirige vers le bistrot et croise sur sa route une foule HALLUCINÉE. Les gens tiennent entre leurs mains les journaux du jour fraîchement arrivés.
 « L'économe français » titre en sa première page « Le coupable, la fourmi ! », tandis que l'on peut lire à la une d'un journal catholique anglo-saxon : « French banditism is fourmi-diable ! ». « La fourmi » est sur tous les titres de la presse internationale. Inquiet, en repensant au rêve qu'il a fait cette nuit, Jacques regarde de plus près, l'un de ces articles :

 

« Un gang de fourmis organisées, serait responsable des multiples pannes d'électricité survenues en France récemment. La photo ci-dessous, que les experts nous ont permis d'utiliser provient des caméras de surveillance. Les fourmis que l'on aperçoit auraient jeté dans la citerne nucléaire de mystérieuses petites boules blanches, provoquant ainsi, la panne du générateur. En zoomant sur cette image, nous avons pu distinguer qu'une de ces fourmis tenait à l'aide de ses pattes, une pancarte où était inscrit « Pour la lutte de TOUTES les classes ».

 

Jacques s’écarte du kiosque bondé. Il se sent tout à coup essoufflé, la tête lui tourne et en montant le trottoir Jacques perd l'équilibre et s'évanouit.

… ? ! ? … °:-( … ? ! ?

Aidé par deux personnes, son voisin qui était là par chance le porte jusque chez lui. Sur le chemin, Jacques avait prononcé des mots INCOMPRÉHENSIBLES pour les autres, qui avaient l'impression d'écouter un vieux Picsou sur son lit de mort, léguant une carte jusqu'à un étrange trésor.
 

- « Perles brillantes .;. formées de solide et de liquide par millions, bout-à-bout dessine une dangereuse guirlande ». Tous pensaient que c'était la chaleur qui s'était jouée de lui… à son âge.
 Personne ne pouvait se douter qu'il avait fait un rêve prémonitoire, ses chakras connectés en mode wi-fi fourmis.

 

Chapitre 5 «  Théorie bovine »

 

Quelques heures plus tard et avec quelques degrés en moins, chez lui, Jacques est de nouveau sur pattes. Que veut dire toute cette histoire ? Et pourquoi ce rêve lui est-il venu à lui ? Seul, il réfléchit intensément à tout cela, sa télé allumée, la radio elle aussi en fond dans la pièce et son téléphone portable en mode vibreur dans la poche de sa chemise. Accoudé au rebord de sa fenêtre ouverte aux premières loges du monde, il guette le moindre signe pour dégainer son attention… …

… … Jacques écoute le silence         avant la tempête… … …

Soudain un signe inattendu lui apparaît, là, sur son bureau. Son vieux carnet, pour lui, une sorte de journal intime où il a répertorié dès l'âge de 10 ans, de nombreuses théories à propos du fromage, du lait, et des vaches, sa passion de toujours. 
Il se saisit du carnet, l’ouvre à la toute première page et replonge dans les souvenirs de sa première théorie.
 À cet âge-là, Jacques avait entendu sa mère et sa meilleure amie, à l'époque jeune maman, discuter d'allaitement autour d'une tasse de thé. Cette dernière, expliquait qu'il lui fallait éviter de consommer certaines plantes aromatiques, qui parfumeraient le lait. Jacques du haut de ses 10 ans n'y connaissait pas grand chose en nourrissons. Le seul lait qu'il connaissait était le lait de vache, mais ses goûts comme son imagination, eux, étaient bien développés… Alors, gourmand, il rapporta chaque jour à la vache du voisin pour qu’elle en mange, de la menthe. Lorsqu'il n'en trouvait pas dans les prés, il en achetait à l'épicier, Aziz.

- « De la menthe le matin, de la menthe le soir, mais que fais-tu donc avec ses bouquets, mon petit ? ».

- 
« Je vous expliquerai plus tard, Monsieur Aziz ! ».

Ce manège dura une semaine et chaque soir dès que le souper était fini, Jacques courait jusqu'à l'étable.
 En cachette, il allait traire la vache du voisin en espérant qu'il coule du lait à la menthe.
 En quelques tirées sur ses pis, le lait avait déjà rempli le grand verre à cocktail de Jacques, laissant juste assez de place pour deux glaçons et un petit parasol décoratif. De ses mains il portait le joli verre à ses lèvres. Le lait était délicieux et l'odeur que chaque bouquet de menthe avait laissé sur ses doigts, donnait du goût à son rêve et lui suffisait. La semaine suivante, c'était des fraises qu'il demandait à Aziz matin et soir. 
Jacques avait fini par lui confier son histoire. Aziz lui donnait les fraises qu'il avait de plus sucrées avec un très, , très grand sourire.


 

Un grand sourire que Jacques n'a pas oublié, 50 ans après, versant une larme, une « perle de lait » sur son précieux cahier. Attendri par ce souvenir venu d'un autre temps, il s'apaise, tourne les pages au hasard, hésite un instant puis se met à la recherche d'une page précise, hâtant sa recherche :


- « Vers la fin… Non… Le milieu… Oui ! Théorie numéro 62… et si c'était ça ??  ! !  ». 
Cette théorie consistait à penser que les vaches souffraient de donner tant de lait, sans pouvoir en boire la moindre goutte.
 « Elles produisent une si bonne boisson, c'est normal qu'elle aient aussi envie d'en boire ! » avait écrit Jacques. Les vaches sont de fortes têtes, de fortes bêtes et elles REFLECHISSENT. 
À plusieurs reprises Jacques avait cru voir des vaches grimacer à l'approche de certains éleveurs et dans sa théorie, elles pouvaient se retenir de donner de leur lait aux éleveurs qu’elles avaient dans leur collimateur.


 

EN PANNE ! 
Si l’éleveur donnait des coups de bâtons à ses vaches et à sa femme.


EN PANNE ! S’il ne traitait pas chaque vache comme sa favorite ou s’il trompait sa femme.


EN PANNE ! OUI EN PANNE ! La vache est solidaire pour « la lutte de TOUTES les classes ! »


 

Chapitre 6 « La vache et le taureau »

 

C'est à 37 ans, que Jacques avait écrit cette théorie numéro 62, empreint d'ouverture d'esprit sur les sentiments et les capacités intellectuelles du monde animal.

Un jour, en en parlant à deux de ses collègues vétérinaires, il n'avait récolté que des moqueries et cela sans être profondément écouté. Humiliant certes, mais surtout frustrant.



Alors plutôt que d'insister à en parler autour de lui, il avait continué à développer ce qu’il appelait, de la psychologie bovine. Et puis pour comprendre les notions d'amour de la vache, ses aventures, ses mariages, ses divorces, il s'était intéressé forcément. .. ...  « AUX  TAUREAUX ! ! ! ! ». Jacques en observe un dans une prairie de banlieue caché derrière un buisson et se transforme en arbitre sur un ring de pâquerettes.

 

( ( D’une voix de présentateur de match de boxe :

 

« A ma droiteee ! Invaincu depuis sa naissance, 101 combats dont 100 victoires par KO et une où l'adversaire a pris la fuite.


Ceinture noire au garrot ! ! Un véritable tas de muscles comme sur une boîte de steak Charal ! Irrigué d'hectolitres de sang biodynamique ! Nourri dès son enfance aux supers aliments et sponsorisé par la marque « Pâture et progrès ». 


Un faux calme qui ne parle ni la langue de bois, ni la langue de bœuf, mais la langue des bisons des vikings norvégiens !


CELUI QUI !! Ne craint personne, pas même les toreadores spécialisés dans la découpe de sushis au sabre laser.


CELUI QUI !! Fit remonter 5000 CRS dans leurs camions, en se bousculant comme à un premier jour des soldes, lorsqu'ils ont appris que « LA BÊTE ! », c'est ainsi qu'on le surnomme, allait combattre ce jour-là dans les arènes de Nîmes.
…


Plus de caféine et de testostérone dans cette bête que dans un tonneau de Red Bull.

CELUI DONT !! Le morceau préféré est le « Le gorille » de Georges Brassens.

CELUI QUI !! Fait peur aux juges, qui se mettent à chanter « gare au taureau-eau- eau-eau-eau ».

 

En face du taureau ; cette fois-ci ; il n'y avait aucun adversaire à combattre…non… La vachette qui se tenait fièrement devant lui de tout son charme était faite pour s'attirer des histoires… D’AMOUR. Même Jacques, devant cette beauté, ne pouvait s'empêcher de faire l'inventaire de haut en bas, des trésors qu'elle offrait au regard.

 

( ( Description suavement délectable :

 

« Fourrure naturelle au-dessus des sabots, rehaussés de fer argenté. Piercing au cosinus. 185 C de tour de pis.

Fille de Samson le taureau ailé à la longue queue et de Paulette, vache de charme parisienne des années vingt.

Née sur un tas de fumier, où il poussa ensuite comme par miracle, de la rose. Celle que l'on surnomme « L’île de beauté ». Solide comme le cuir et douce comme le satin. Mâchoires high-tech munies d'un turbo broute ou d'une position extracteur pour les jus d'herbe.

Pot d'échappement des gaz pouvant fonctionner en continu.

Estomac en forme de montgolfière pour stabiliser l'effet de serre vers le haut.

Bac séparateur fruits ou légumes pour diminuer la fermentation post-crémière.

Câline, coquine, vache féline pour laquelle on ferait l'hymne à la vache. 50 mariages et 50 divorces, non-fumeuse mais grande amatrice de thé Lapsang Souchong !

CELLE qui est souple et forte comme le roseau et vous glisse entre les doigts comme une anguille.

CELLE, à qui l'on ferait plus de cadeaux qu'un Père Noël. CELLE QUI nourrit ses petits comme une truie et pour qui on améliorerait son caractère de cochon… » » » ».

 

Notre Roméo, Lui, sortit le grand jeu pour la séduire. Pour une telle vache, pas de SMS. On prend le taureau par les cornes, on parle bien de ses sentiments pour qu’elle les boive comme du petit lait.… Alors ! Il s'élança droit sur elle à toute allure, puis au dernier mètre opéra un volte-face. De ses pattes arrière il gratta la terre qu'il projeta sur elle. La terre fraîche et humide lui faisait comme un masque de beauté rafraîchissant, en ce brûlant mercredi de juin. Il répétait sa course, répétait le masque, répétait sa course, répétait le masque, répétait sa course, répétait le masque…jusqu'à ce qu'elle en soit totalement recouverte. Puis, sur cette robe de mariée, Il saupoudra des marguerites ensoleillées, bijoux des champs sur son corps de rêve.

 

La suite de l'histoire, Jacques la laissa à leur intimité.
 Jacques ferma les yeux comme il ferme à présent son cahier de souvenirs, le reposant sur le bureau, ce soir, le cœur plein.
 Ainsi Jacques s’endort en comptant les vaches …(1)…V…C…(2) …(3)…A…H…(4) …(5)…C…E…(6) …(7)…V…A…(8) …(9)…V…A…C...H…E

 

 

Chapitre 7 « La vache, crève lait-cran !!!!! »

 


Le lendemain matin, comme annoncé pour ce jeudi, les éleveurs de vaches tous mécontents et à bout, sont en grève ! Dans tout le pays, ils paradent dans les villes avec leur bétail et réclament que l'État mette en œuvre des moyens pour les aider : soutien financier, recherche sur les symptômes de panne.


- « On veut que l’état se bouge quoi ! »
.

À part les bicyclettes, plus rien ne circule, les vaches prennent toute la place, vraiment toute la place ! Elles sont toutes là, sauf les plus vieilles restées à l'ombre sur les collines.
 Mais midi sonné, pause, un pastis s’impose !

- « Le lait blanc, c'est bon pour nos clients. Nous on aime le jaune, pas que pour son arôme ! ».


Jacques s'est mêlé au groupe sur la terrasse, et retrouve des anciens clients. Les coups s’enchaînent et le serveur est en liesse de revoir lui aussi sa clientèle ! Il fait l’abeille et distribue des deux mains son nectar anisé. La terrasse, comme les verres, déborde sur la place jusqu'au moment où  .!.  une vache se dresse sur ses pattes arrières !

- « Attention, elle va charger ! », croyaient-ils avant de constater que la vache ÉTAIT,  RESTER, DEBOUT sur ses deux pattes arrières.
 Alors ! Le monde sur la place reste les yeux fixés, le corps en arrêt sur image, la bouche ouverte, STU-PÉ-FAIT. Elle est debout pis au vent c'est HALLUCINAMENT VRAI. Lentement cou redressé vers devant, elle ouvre la bouche et prononce ces mots :

 

- « Allons mes belles, à présent montrons-nous dignement ».

Chacune à leur tour, les vaches se drèssent sur leurs pattes arrière. Un gamin s’écrie face à l'une d'elles :

- « Waouh la vache est si grande maman et en plus elle sourit ! ! ».
 Heureusement une équipe de télévision est là, sur place, mais derrière la caméra … des vaches ! Des vaches,  caméra en main. Elles se tiennent face à la leadeuse.
 Alors la foule et la planète entière, en live peuvent entendre ceci :

 

- «  Chers ami(e)s, femmes et hommes, vous avez longtemps cherché la vie extraterrestre, alors que la vie intra-terrestre, que vous aviez sous vos pieds, fut depuis toujours remplie de fourmis avec qui sympathiser. Ces petites bêtes, nous les vaches et tout le reste du monde animal, formons aujourd'hui,  une grande coalition qui ne veut plus du monde que vous avez créé. Après les pannes nucléaires, ce seront vos forages de pétrole en Atlantique qui dès demain, seront sabotés par les dauphins. Ce que vous ne savez pas c'est que dans leur évolution la plupart des animaux sont destinés à se mettre sur leurs deux pattes.

 

Rendez-vous. … …

Rendez-vous à l'évidence !

Sans vos armes et les énergies que vous avez inventées, qui êtes-vous de plus que nous ?  ?   ?    ?      ?

 

RIEN ! !   !    !      !  Nous sommes égaux ».

 

À cet instant, comme tirés vers le haut, les animaux du monde entier sont invités à se dresser ensemble, sur leurs pattes arrières ;… DEBOUT.
 Les chats, les chiens, les souris, les écureuils et les grenouilles.
 Les éléphants, les lions, les rhinocéros et les mantes religieuses.
 Les chenilles, les papillons, les ours et les caribous.
 Sans oublier bien sûr les gorilles et les taureaux !
 Chacun, de leur bouche, de leur gueule, de leur bec, de leur mandibule, laissent sortir non pas des CRIS, mais des mots, des mots d'encouragement soufflés avec vigueur. Jacques s'écrie stupéfait : « Les animaux peuvent donc parler ! ». Alors la vache reprend la parole avec volonté :

 

« À force de vous côtoyer sur cette terre, ne soyez pas étonnés que l'on parle votre langage. Votre langue ne fait pas de vous des dieux invincibles. Parmi les autres animaux, certains ont des mains, certains sont beaucoup plus costauds que vous, plus féroces que vous, plus agiles dans l'eau ou dans l'air. Nous ne donnons plus notre lait depuis des mois. La nuit, nous l'avons bu en cachette. Cela nous a permis d'accélérer notre évolution et aujourd'hui de pouvoir nous dresser devant vous. 
Et vous avez raison, le lait, qu'est-ce que c'est bon !

 

Nous ne voulons plus, uniquement, DONNER ! Nous souhaitons, UN ÉCHANGE. Pour chaque seau rempli de lait, une ostéopathie des lombaires, ou un massage des quadriceps, ou pourquoi pas, un brossage de notre jolie robe ».

 

« Ou des petits mots d'amour, une étable propre et de l'espace, on peut rêver ! » rajoute brusquement une autre vache émue.

 

Puis la vache leadeuse reprend : « Si vous étiez enfermés dans une pièce grande comme vos toilettes, que l’on tuaient vos enfants pour les bouffer et qu’on vous engrossait, vous auriez envie de donner quelque chose vous ? Ces conditions sont inhumaines ! Mais vous nous avez habituées à cela justement, alors on peut dire que ce sont des conditions humaines.


 

Alors, de mes 3 mètres de haut et mes 800 kg d'amour, je vous demande au nom de la vie de redevenir les animaux que vous êtes au fond de votre cœur, au cœur de votre âme et d'honorer notre cadeau à toutes et tous, celui de vivre ensemble en paix. »

 

Ce jeudi 2 juin, le temps s'arrêta

sur

         la

                place

                             et

                                   dans

                                             le monde

…  …

PluZ un mot de toute la journée, pluZ un bruit de trop

…  …

Le lendemain, du lever au coucher du soleil, les femmes, les hommes, les personnes âgées comme les enfants, toutes et tous parlèrent aux animaux. Aux chiens, aux oiseaux, aux lucanes cerfs-volants, aux chevaux, aux libellules. Certains leur présentèrent des excuses et d'autres leur demandèrent des conseils.
 Puis ce samedi, on décida d'écrire un texte sacré qui s'appellerait « LES DROITS DES ANIMAUX DE TOUTES LES CLASSES ». 

Ce soir-là, les êtres humains avaient changé. Les étoiles ce soir là, avait changé de place, formant dans le ciel une phrase que chaque être humain vivant sur Terre, dans l'eau ou dans les airs, pouvait lire avant de s'endormir :
 « Nous, qui n'avons connu que la guerre, à cet instant, commence la paix ».

 

ON RACONTE que Jacques fut le premier à proposer son savoir au service des bonnes relations avec les animaux. Il fonda une maison d'édition, et en premier publia le texte des droits des animaux de toutes les classes.

 

ON RACONTE que sa deuxième publication était une compilation burlesque de ses multiples théories sur la psychologie bovine. Les vaches, à la lecture de ce livre n'ont pas manqué de rire aux éclats et certaines s’en servaient même pour mieux comprendre les mâles, leur chères taureaux qui ne se comprenaient pas eux mêmes.

 

ON RACONTE, que cela donna l’inspiration à de nombreuses autres personnes, qui s’autorisèrent à témoigner de leur amour pour les animaux.  

 

Et vous, de quel animal allez-vous parler ?

 

 

 

 

 

 

PRÈS DE L’AUTEUR

 

« La vache et la fourmi » est la toute première histoire que j’ai écrite, l’été 2018, au bord des magnifiques rivières du pays cévenoles, précisément au Gardons de Falguière près de St jean du Gard. J’ai eu beaucoup de plaisir à imaginer ces scènes burlesques et surréalistes à souhait. J’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup ri ! Notamment avec les deux textes se faisant face, l’un masculin, présentant le taureau comme à un match de boxe, l’autre féminin, présentant notre si belle vache de charmes. Également j’ai pu y mettre une bonne dose de l’amour que j’ai pour tous ces animaux et insectes, de grandes ou petites tailles. Je tiens à les remercier d’attendre encore un peu, que l’être humain retrouve son (bon !) sens.

Également, en écrivant ma première histoire j’ai réaliser la puissance de l’écriture. Comme si nous forgions les mots dans le temps, à renfort de grand coup de masse sur du bronze venant de couler et se solidifiant. Oui, je trouve l’écriture puissante car j’avais l’habitude dans mes métiers d’avoir un engagement corporel important à travers les acrobaties, la danse, les instruments de musique .... Là, juste avec ce petit objet qu’est le stylo bille, le centimètre parcouru par le stylo peut d’écrire 1000 km de paysage lors d’un voyage en train....et question puissance, les mots sont une des facettes de notre pouvoir.


Enfin, dans le mois qu’il m’a fallut pour écrire ce récit, j’ai vécu avec beaucoup de tension l’intrigue de cette histoire de « vache qui ne donne plus de lait », car moi même je ne savais pas le dénouement de l’histoire, tout s’est écrit quasiment en direct ... le stylo courrait et mon esprit tentait de le suivre... Pour cette histoire particulièrement, je souhaite remercier Ophélie et Noé, tous deux amoureux des contes et des belles choses qu’apporte l’imaginaire. Votre présence et votre soin on été beau soutien.

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